Bien chers toutes et tous, bonjour.
Je suis un type génial ! C’est un vrai bonheur d’être comme ça. C’est une jouissance que je savoure chaque jour…
Enfin, presque chaque jour. Car il faut bien que je l’avoue, je ne vis pas tout le temps génial. Ça vient du port des masques. Je ne parle pas de ces masques qu’on nous demande de porter pendant cette crise sanitaire, mais de ces masques que l’on se construit pour faire face aux situations qui nous embarrassent. Vous en avez, vous ? Mes masques m’obligent à m’oublier génial le temps de d'une mascarade. Mais heureusement, sitôt le carnaval terminé, je redeviens un type génial !
J’ai tout de même remarqué un problème : en ce moment, je suis assez rarement un type génial. Je crois que c’est à cause du boulot monstre que j’ai à gérer mes dizaines de masques. T'en as combien, toi ? Moi, c’est vrai, j’en trimbale un paquet ! Il y a des jours où carrément je pense ne pas avoir eu le temps d’être génial ne serait-ce qu’une minute. Ils sont radicalement différents les uns des autres et il me faut en changer souvent et rapidement, quelques fois dès mon réveil et jusqu’à mon sommeil…
En plus, quand je porte ces masques, je ne fais que des choses pitoyables. C’est pas génial du tout. J’ai des comportements complètement idiots, je dis des conneries énormes… J’ai même une tête de gros niais (je le sais, je me suis filmé).
Le problème, c’est que je ne prends conscience d’avoir porté un masque que lorsque je l’enlève. En fait, je suis victime d’enlèvement à répétition. Les masques me kidnappent plusieurs fois par jour et je ne peux pas lutter, je ne peux pas me débattre. Instantanément, je porte le masque et je ne le sais même pas…
Le pire, c'est que je ne sais même pas qui se cache derrière mes masques. J’ai bien essayé de me souvenir de leurs visages, mais ils se dissipent trop vite dans ma mémoire… Tout ce que je sais, c’est qu’après les avoir portés, j’ai la sensation désagréable d’avoir été malgré moi un gros con. C’est vraiment pas génial du tout.
Heureusement, j’ai loué les services d’un fin limier qui devrait m’aider à retrouver ces visages d’opérette. Ça mettra peut-être du temps, mais quand je les aurai enfin devant moi, je les regarderai si profondément dans les yeux que je les démasquerai. Et ce jour-là, j’aurai gagné un espace de plus où je pourrai rester génial. Et l’espace, c’est le temps !
Chouette !
A+
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